Les faits : Le digital n’en finit plus de révolutionner la restauration…
On a longtemps cru notre bonne vieille restauration bien ancrée dans le réel, même si elle avait déjà dû lâcher sa table et ses couverts pour les comptoirs et les emballages jetables de la restauration rapide. La pandémie étant passée par là, il lui a définitivement fallu changer d’ère et transformer ses menus en QR codes, ses espaces de dégustation en chatrooms ou autres vlogs, et son personnel en community managers. Même ses cuisines sont devenues « dark » ! Mais l’offensive digitale ne s’arrête pas là et on annonce désormais que McDonald’s ouvre un restaurant dans la métaverse ou que Burger King commercialise des NFT : coup de Trafalgar ou coup de comm ?
Le NFT ou Non Fungible Token c’est un certificat de possession dont l’unicité est garantie par une inscription sur la blockchain, le centre d’enregistrement crypté du web (*). Sa spécificité c’est que son créateur initial continue à recevoir des revenus à chaque fois que le NFT est revendu, à la différence d’une création originale classique sur laquelle l’auteur cède tous les droits à la première vente. La Métaverse est un monde virtuel parallèle connecté à l’Internet qui s’inspire des jeux vidéos où plusieurs joueurs s’affrontent virtuellement grâce à des avatars qui les représentent (*).
L’avenir : à surveiller de près
Même les exemples quenous allons développer paraissent éloignés de notre quotidien, il faut rester vigilant sur ces nouvelles propositions, dont la créativité résonne en tous cas très bien avec l’inventivité dont font preuve les chefs et les concepteurs de lieux. Valorisation du savoir-faire culinaire, aide au lancement et/ou montée en notoriété d’un établissement, personnalisation de la relation avec le client… NFT et métaverse dessinent des voies inspirantes pour nos métiers.
(*) Pour faire simple
Quelques exemples pour mieux comprendre
Gourmet NFT ou le cookbook 100% personnalisé
Un chef américain s’est associé à une entrepreneuse digitale pour commercialiser individuellement ses recettes à ses clients sous forme de NFT. En évitant de passer par la case bouquin de cuisine -il n’a pas le temps- il vend un produit sur-mesure qui peut comprendre la fiche recette, qui sera réservée en accès limité à ses acheteurs par lien crypté, des instructions spécifiques, une présentation vidéo, un atelier live, voire une création artistique comme une photographie ou un « meme » -une mini animation- autour du plat. L’idée, si elle fonctionne, car on en est aux prémices, serait pour le client de se constituer un cookbook de recettes sélectionnées et à la diffusion ultra-réservée. Pour les chefs, enfin un moyen de protéger leurs recettes ?
McDonald’s se digitalise dans la métaverse
McDo, et pas mal de majors américaines viennent de procéder à un dépôt de leurs marques dans la métaverse tout d’abord parce qu’elles veulent éviter qu’un petit malin le fasse à leur place et aussi parce qu’elles veulent profiter de la visibilité qu’offre ce monde ultra-tendance. Balenciaga & Adidas ne viennent-elles pas d’annoncer la création de départements 100% dédiés métaverse ? Les restaurants & cafés y seront comme dans la vraie vie des lieux de rencontre et d’échange privilégiés, avec comme souvent une prime aux plus audacieux et aux plus connus. McDo n’a cependant pas oublié son célèbre sens des affaires et vient également d’y déposer une licence de restaurant virtuel pouvant effectuer de la livraison dans le monde réel. C’est tellement pratique de commander son burger préféré en regardant un concert virtuel en compagnie de ses amis connectés….
Flyfish s’annonce comme le premier NFT Restaurant
Imaginé par une poignée de restaurateurs et d’entrepreneurs chevronnés, Flyfish garantit aux acheteurs de ses NFT un accès illimité à un espace de restauration privé de 1000 m2 au coeur de New York. Au menu : un cocktail lounge, une terrasse, un restaurant raffiné et une dégustation omakase. Le NFT remplace le droit d’entrée à vie mais les clients auront tout de même à payer leur note. Comme le restaurant n’ouvre qu’en 2023 et que les premières adhésions ont toutes été vendues, un programme d’évènements virtuels et réels a été organisé pour faire patienter les heureux membres, qui ont tout de même dû débourser l’équivalent de $11.000 en cryptomonnaie pour accéder -un jour- au saint des saints. L’accès à l’omakase room se négocierait lui à plus du double ces jours-ci…
